Le Nain de Stanislas
« Que le diable l'emporte
Le Nain De Stanislas
Se lasse
Toujours entre deux portes
Le Nain De Stanislas
Menace de rire… »
En visite au château de Lunéville, à proximité de Nancy, j'ai découvert que le Nain de Stanislas, fameux morceau des années 70 du groupe français de rock progressif Ange, qui avait bercé (ou plutôt agité) mon adolescence, n'était pas une fable mais que ce personnage avait bel et bien existé.
Nicolas Ferry, « tel était son nom », est né en 1741 à Champenay, village alsacien situé à 70 km de Lunéville. Au château de Lunéville vit alors le duc de Lorraine et de Bar, Stanislas Leszczynski, ancien roi de Pologne. Fasciné par cet enfant minuscule (atteint de nanisme proportionnel, il mesurera 81 cm à l'âge adulte), il l'enlève à sa famille alors qu'il n'a que 5 ans. Il en fait son bouffon, et le surnomme « Bébé », nom probablement à l'origine du mot dans la langue française pour parler d'un nourrisson.
Amuseur de la cour, célèbre pour ces farces, sa paresse et sa gourmandise, le nain de Stanislas est également têtu, turbulent et jaloux. À partir de 18 ans, Nicolas Ferry perd de son enthousiasme et de sa joie de vivre devenant chaque jour plus grincheux et colérique. Il meurt en 1764 à l'âge de 23 ans.
Ange lui a dédié un morceau sur l'album Émile Jacotey en 1975 :